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Le quota implicite complique l’accès des femmes aux postes à responsabilité

Par Fabrice Mazoir | Publié le 12/05/2015

On pourrait croire que nommer des femmes à des postes à responsabilité en entreprise pourrait créer un appel d’air pour les autres. En réalité c’est parfois le contraire qui se passe. C’est ce qu’on appelle le « quota implicite ».

Le plafond de verre est une réalité. Les femmes ont toutes les difficultés pour accéder aux postes à responsabilité et elles sont encore largement minoritaires parmi les cadres dirigeants et encore plus rares aux postes de PDG des grandes entreprises.

On pourrait penser que le fait qu’une ou plusieurs femmes montrent la voie en étant nommées aux postes de haut niveau puisse ouvrir la voie à d’autres, mais c’est un peu le contraire malheureusement. C’est une nouvelle étude scientifique américaine, menée par l’Université du Maryland et la Columbia Business School, qui l’affirme : il existe un « quota implicite » dans les entreprises qui consiste à dire « qu’une femme à une position de leadership ça suffit bien ».

Une fois une femme nommée top manager, la porte se ferme

Les chercheurs sont parvenus à cette conclusion en observant dans une entreprise donnée qu’à chaque fois qu’une femme parvenait à une position de top manager, les chances des autres femmes d’accéder à ce niveau de responsabilité chutaient de 50%. L’étude publiée dans le Strategic Management Journal et relayé par le site NYMag et le Figaro Madame, se base sur 20 ans de données comparées entre les 1500 plus importantes sociétés américaines et les parcours des femmes dans le monde du travail. A partir de là, les chercheurs ont réalisé une simulation sur 2000 femmes et 20.000 postes de management.

Pas d’effet boule de neige ni de syndrome de reine des abeilles

Les auteurs s’attendaient à constater un effet « boule de neige », les femmes nommées à de hauts postes jouant le rôle de mentor ou créant un appel d’air pour les autres. Il s’avère au contraire que ces « roles models » n’encouragent pas forcément la promotion d’autres femmes en raison de ce quota invisible qui peut se résumer ainsi, selon Cristian Dezsö co-auteur de l’étude : « il existe une force qui éloigne les femmes les unes des autres ».

Rien à voir cependant avec le syndrome de « Reine des abeilles » qui affirme qu’une femme arrivée à un poste à responsabilité considère les autres femmes comme de potentielles rivales. Le quota implicite est une réalité qui complique l'accès des femmes à des postes de top managers.

Un quota invisible entretenu par les hommes

Et ce quota implicite est bien entre les mains des hommes, selon Dezsö. Selon le chercheur, même lorsque les femmes se montrent solidaires et se cooptent entre elles pour briser le plafond de verre « cela ne suffit pas à vaincre la résistance des cadres supérieurs masculins ». Cette résistance naturelle à l’accession des femmes aux postes à responsabilité contribue alors à entretenir ce quota implicite. C’est valable dans beaucoup d’entreprises, y compris chez celles qui se fixent des objectifs de diversité. Une fois ces buts atteints, un exemple de promotion d’une femme suffit pour asseoir la légitimité de l’entreprise grâce à un cas unique qui ne risque pas de se reproduire…

  • Illustration : Jef Thompson - Shutterstock.com

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