Les femmes cadres gagnent 8,5% de moins que les hommes

A l’occasion de la journée internationale des femmes, l’Apec a réalisé une enquête sur les différences de rémunération entre les femmes cadres et les hommes cadres qui montre qu’il reste encore du chemin pour obtenir l’égalité salariale.

L’association le rappelle les femmes sont encore minoritaires parmi les effectifs de cadres. Parmi les cadres on ne compte en effet que 36% de femmes et elles sont encore moins nombreuses aux postes de direction. La persistance de ce qu’on appelle communément le « plafond de verre » explique en partie les écarts de rémunérations moyens entre les hommes cadres qui gagnent 15,7% de plus que les femmes cadres. Mais comme le montre l’étude de l’Apec, il ne s’agit que de moyenne. En revanche, à profil identique, les femmes cadres touchent encore 8,5% de moins que les cadres hommes. Une inégalité salariale que rien ne justifie et qui est encore aggravée par d'autres phénomènes.

L’écart de salaire se creuse avec l’âge

Cet écart se creuse notamment avec l’âge et l’ancienneté. En effet, la différence de salaire entre les femmes et les hommes chez les cadres de moins de 30 ans n’est « que » de 4,2%, alors qu'elle est deux fois plus importante pour la tranche 40-49 ans (9,5%) et trois fois plus importante pour les cadres de 50 ans et plus (12,5%). La proportion de femmes cadres a aussi tendance à baisser à mesure que l’âge augmente : elles ne sont plus que 33% chez les cadres de plus de 50 ans (contre 36% parmi les cadres en moyenne).

Des différences plus marquées selon les fonctions

Selon les fonctions, les écarts de rémunération entre femmes cadres et hommes cadres sont encore plus criants. Par exemple, la différence de salaire (toujours pour des niveaux de responsabilités, de diplômes, d’encadrement et de lieux de travail identiques) pour les postes de direction est de plus de 14%. Et le fait qu’une profession soit plus féminisée ne réduit pas la différence explique l’Apec, en citant l’exemple des ressources humaines. Une profession qui compte deux tiers de femmes parmi les cadres et chez qui la différence de salaire liée au sexe est de 12,4% soit 4 points de plus que la moyenne toutes fonctions confondues !

Encadrer une grosse équipe ne profite pas autant aux femmes

Autre élément qui accentue encore plus les écarts : le nombre de personnes encadrées. « Plus le nombre de cadres encadrés augmente, plus l’écart de salaires fixes entre femmes et hommes se creuse, au désavantage des femmes » relève l’étude. Par exemple, lorsqu’un homme encadre une équipe comprenant sept cadres et plus, il gagne 10,8 % de plus qu’une femme à la tête d’une équipe de même taille et aux caractéristiques proches (même fonction, même tranche d’âge, même tranche d’ancienneté, même région, même niveau de diplôme). « L’encadrement d’une grande équipe ne bénéficie donc pas autant, d’un point de vue salarial, aux femmes qu’aux hommes » résume l’Apec.

Le niveau de diplôme joue aussi sur les écarts

Derniers éléments qui entrent en ligne de compte : l’inégale représentation des femmes cadres selon les régions. D’après l’étude, les femmes cadres sont sous-représentées en province et sur-représentées en Ile-de-France, où l’emploi cadre est concentré. En région parisienne les femmes représentent 44% des effectifs cadres (contre 32% en province), les différences de salaires pour les femmes cadres franciliennes sont aussi légèrement moins importantes : 8,2% d’écart avec les hommes.

Dernier point qui accentue les écarts pour certaines femmes cadres : moins elles sont diplômées, plus l’écart de salaire avec les hommes est important pour un poste indique.

Il reste donc encore beaucoup de chose à faire pour réduire les écarts chez les cadres mais aussi pour toutes les autres catégories professionnelles où les différences de rémunération sont encore plus importantes.