Bonnes résolutions : en 2019, devenez un manager neuro-amical !

Depuis plusieurs années, les neurosciences tentent d'apporter des réponses aux problématiques de l'entreprise. Elles permettraient de mieux diriger les équipes mais aussi, à titre personnel, d'accélérer sa carrière. Magique ? Pour Pierre-Marie Lledo (vidéo bas de page), directeur à l'institut Pasteur et au CNRS, en devenant un manageur "neuro-amical", il est tout à fait possible de mieux comprendre les attentes de ses collaborateurs, d'organiser leur travail et le sien, tout en réduisant le niveau général de stress. Comment ? En encourageant, stimulant et félicitant. Basique ?

> Comment changer ses (mauvaises) habitudes et celles de ses collaborateurs grâce aux neurosciences ?

Vaincre les habitudes

Le neuro-management repose sur l'acceptation des sentiments en entreprise et sur la meilleure façon d'orienter les actions des collaborateurs. Pour améliorer la performance organisationnelle, les neurosciences suggèrent en effet de mieux repérer l'état émotionnel des employés et de comprendre et analyser les comportements humains. C'est ainsi que l'intelligence émotionnelle est perçue comme une qualité de plus en plus déterminante dans la vie professionnelle. Elle suppose la capacité à contrôler ses émotions et celles des autres, mais aussi à utiliser cette information pour orienter ses actions. "Une personne avec un bon quotient émotionnel est au service de la performance", confirmait déjà en 2017 Laurent da Silva, Directeur général de Badenoch & Clark à l'origine d'une solution évaluant le quotient émotionnel des managers et dirigeants d'entreprise. "Quotient intellectuel et quotient émotionnel sont deux éléments essentiels en matière de recrutement et se complètent. Mais contrairement au QI, relativement figé à l’âge adulte, le QE peut se développer et évoluer tout au long de la vie, notamment grâce à l’entraînement".

> Pour être un meilleur manager, devenez émotionnellement intelligent !

Le neuro-management doit ainsi permettre le changement nécessaire à la survie des entreprises. En étudiant scientifiquement les comportements humains, les dirigeants et managers ont toutes les clés pour soutenir leurs équipes et les amener à suivre l'orientation stratégique de l'entreprise. Une méthode qui permet de jouer sur la motivation, l'engagement, la coopération, le bien-être, la prise de décision et l'innovation. Le manager neuro-amical prête ainsi attention aux attentes de ses collaborateurs, fait en sorte de rythmer et organiser l'information, est transparent, trouve la bonne distance et le ton juste, émerveille et surprend, encourage et félicite. Un super manager !

Pour s'aider, il peut s'appuyer sur les méthodes du "nudging", "pousser du coude" en anglais, soit une manière d'inciter les individus à changer leur comportement sans les contraindre. L'idée étant d'agiter "un levier d'influence destiné à agir sur le comportement", comme l'expliquait Eric Singler, directeur général associé de BVA et fondateur de la BVA Nudge Unit, lors d'une conférence organisée par Communication & Entreprise. Mais on préfèrera l'idée de manager neuro-amical, qui ressemble en de nombreux points au manager optimiste, capable entre autres de :

• Faire ressortir les "points forts" de ses collaborateurs. 
• Apporter des solutions même imparfaites pour avancer. 
• Encourager à réussir.

• Inciter les collaborateurs à prendre des risques, à innover, à se tromper.
• A sourire et répandre sa bonne humeur!

Simple mais élémentaire. Et, peut-être pour certains, un gros challenge pour la nouvelle année à venir...

> Les 13 qualités d'un bon manager

Photo : Istock bulentgultek