Charge mentale professionnelle : les femmes cadres sont les premières victimes

Avec l’avènement du télétravail, la notion de charge mentale professionnelle est plus que jamais à prendre au sérieux en entreprise… d’autant que les femmes avec enfant à charge semblent particulièrement touchées par ce phénomène. Le point en 2021.

Quand le travail s’invite dans la vie privée des cadres

La généralisation du télétravail a entraîné de nouvelles formes d’organisation du travail, certes plus flexibles, mais qui ne sont pas sans inconvénient. Le fait de travailler de chez soi peut en effet accentuer la pression qui pèse sur les cadres et entraîner des effets néfastes sur leur bien-être et leurs relations. Et cela semble être un phénomène généralisé : parmi les 92 % de cadres qui déclarent s’inquiéter pour le travail en dehors du bureau, plus de la moitié d’entre eux (55 %) estiment que cela est « souvent » le cas.

Le fait de penser constamment au travail même dans sa vie privée porte un nom : la charge mentale professionnelle. Les experts la définissent comme « l’encombrement psychologique provoqué par des préoccupations d’ordre professionnel, y compris en dehors des horaires de travail ». Pour la mesurer, un « indice de charge mentale » a été mis en place et prend en compte plusieurs éléments :

• le niveau de stress ressenti au travail ;
• le fait de penser au travail le soir ou le weekend ;
• l’impression “de ne pas s’en sortir” ;
• la difficulté à s’endormir le soir ;
• le sentiment d’intrusion de sa vie professionnelle dans sa vie personnelle.

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Les mères de famille sont les plus surchargées mentalement

Si la charge mentale liée au travail épuise de nombreux cadres en général (avec un indice à 4/10), elle ne touche pas les hommes et les femmes de la même façon. Selon le baromètre, les femmes ressentent une pression plus forte que les hommes, avec un indice de 4,9/10 pour les femmes contre 4,5/10 chez les hommes.

Une étude menée par le cabinet de conseil BCG (Boston Consulting Group) conduite par Ipsos en février 2021 va également dans ce sens. Elle révèle ainsi que les femmes sont nombreuses à souffrir d’une absence de séparation entre la sphère privée et professionnelle. Par rapport aux hommes interrogés, elles sont 30 % plus nombreuses à se trouver fréquemment en situation de stress et d’anxiété, et 20 % de plus à se considérer être à la limite du burn-out ou sur le point de craquer.

Des inégalités apparaissent aussi au sein même de la catégorie des femmes cadres. La charge mentale atteint ainsi un indice de 5,2 pour les mères de famille, contre 4,7 pour les femmes sans enfant à charge. Plus encore, 44 % des femmes ayant des enfants affirment avoir “souvent” l’impression “qu’elles ne vont pas s’en sortir” dans leur travail… contre 31 % des pères de famille.

Pour les femmes avec enfants à charge, une large majorité (85 %) dit également éprouver des difficultés à concilier vie privée et vie professionnelle. Ce chiffre est identique au même baromètre mené en 2019.

Ce phénomène s’explique principalement par la pression à devoir gérer à la fois les contraintes familiales (enfants, tâches ménagères, administratives, etc.) et professionnelles (interruption dans leur travail, manque d’espace pour télétravailler, réunions, etc.). Des contraintes qui pèsent généralement plus sur les femmes et mères de famille au quotidien.

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L’impact de la charge mentale professionnelle sur l’entourage

La charge mentale liée au travail impacte directement la vie privée et la santé mentale des cadres. Parmi les conséquences néfastes ? Les problèmes de sommeil et les difficultés à s’endormir (39 %) et l’impression de ne pas s’en sortir (33 %).

Mais ce n’est pas tout : elle se répercute également sur les relations avec l’entourage. 69 % des  cadres dont l’indice de charge mentale est supérieur à 7 disent ainsi connaître des tensions dans leur couple… tandis que 16 % de l’ensemble des interrogés reconnaissent penser au travail en faisant l’amour (18 % des femmes et 14 % des hommes).

Charge mentale : les cadres pensent à leur travail même en plein ébat amoureux

*étude de l’institut Ifop pour Mooncard : https://www.ifop.com/publication/charge-mentale-professionnelle-comment-le-travail-peut-empieter-sur-notre-vie-privee/

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