"Mon collaborateur n'en rame pas une, comment le recadrer ?"

"Dans mon service depuis plusieurs années, Jean-Pierre a demandé il y a six mois un aménagement de ses horaires de travail. Sérieux et efficace, je lui ai naturellement accordé de réduire sa pause déjeuner afin de le laisser partir plus tôt le soir, et également autorisé à télétravailler un à deux jours par semaine.

Au début tout allait très bien, mais depuis quelques semaines la durée de sa pause du midi est clairement aussi longue que celle de ses collègues, mais son départ anticipé..., et sa productivité en home-office me semble inférieure à celle qu'il peut avoir au bureau. J'ai bien compris qu'il n'avait pas de velléités de faire carrière et son travail demeure de bon niveau. Toutefois, sa façon d'agir discrédite mon autorité et je n'ai pas envie que les autres membres de son bureau me demandent les mêmes droits que Jean-Pierre si c'est pour finir à faire comme lui. Que me conseillez-vous ?"

Cher Jean-Michel,

Clairement, ce collaborateur à qui vous avez tendu le doigt vous mange aujourd'hui le bras. Un peu trop sûr de sa valeur, il abuse de la situation et, pour lui, moins il en fait, mieux il se porte... Un comportement délétère et potentiellement contagieux. "Pourquoi on en ferait plus que Jean-Pierre si c'est pour être payé autant que lui ?" En effet, même si Jean-Pierre est plus rapide et expérimenté que les autres, comment le justifier ? Si un collaborateur vient se plaindre du rythme de Jean-Pierre, vous pourrez toujours lui dire que le jour où il en fera autant que lui, il pourra lui-aussi aménager ses horaires. Mais c'est violent...

De toute façon, même si vous optez pour cette dernière option, vous ne pourrez pas faire l'impasse d'un recadrage. Il faudra lui expliquer qu'il bénéficie d'un traitement de faveur en raison, justement, de son bon travail. Mais que s'il continue à se la couler douce, vous serez amené à revenir sur cet engagement... A ce moment-là, si Jean-Pierre a un peu réfléchi à la situation, il devrait vous répondre qu'il en fait toujours autant mais en moins de temps. Si vos métriques sont bonnes, vous pourrez lui prouver facilement le contraire. Si ce n'est pas le cas, restez maître de la situation en lui demandant de prendre le lead sur l'équipe et d'être davantage moteur auprès de l'équipe. Vous avez bien compris qu'il maîtrisait parfaitement son poste mais qu'il pouvait justement en profiter pour aider les autres à gagner en compétences. Là encore, il faut s'attendre à ce qu'il demande des contre-parties. "Qu'est-ce que j'ai à y gagner ?" A vous de voir selon les cartes que vous avez en main (augmentation, temps partiel, changement de titre, formation, etc.).

Si vous ne trouvez aucun compromis, restez ferme et répétez bien à Jean-Pierre que vous ne pouvez pas tolérer de lui qu'il plombe le reste du bureau. Que vous ne pouvez pas lui offrir plus que ce que vous lui proposez et qu'il donc toujours libre d'aller voir si l'herbe est plus verte ailleurs...

• Faut-il dîner avec son patron ?
• Faut-il être aimé de ses collaborateurs ? 
• Faut-il "frimer" en entretien d'embauche ?
• Faut-il être honnête avec vos collaborateurs ?
• Faut-il montrer les muscles pour être un bon manager 
• Faut-il raconter ses vacances à ses collaborateurs ?
• Faut-il organiser des afterworks avec ses collaborateurs ?

(Getty images /Ridofranz)