Développement durable, à la rencontre de 3 startupers qui changent le monde

Répondre aux enjeux écologiques et sociaux en générant des emplois, c’est l’enjeu de l’économie circulaire. Promue ces dernières semaines par le gouvernement, elle repose notamment sur un approvisionnement durable des ressources, une consommation responsable, une meilleure gestion du recyclage des déchets et des cycles de production. Est-il vraiment possible de concilier croissance économique et préservation de l’environnement ? Indéniablement estiment les trois jeunes startupers que nous avons interrogés. Ils ont développé différentes solutions afin de limiter nos empreintes écologiques. Et prouvent qu’avec l’économie circulaire, la cause environnementale ne tourne plus en rond…

Appel à témoignages : parlez-nous de vos expériences dans l’économie circulaire !

CleanCup, la fontaine à eau qui lutte contre les gobelets plastique 

« Chaque année, rien qu’en France, plus de 4 milliards de gobelets plastiques, soit 32 000 tonnes en équivalent CO2, partent à la poubelle, affirme Eléonore Blondeau, dirigeante de la start-up Ced'In. Avec CleanCup, cela chute à 1 000 tonnes. C’est à la cafétéria de mon école qu’il m’est apparu indispensable d’apporter une solution plus écologique aux traditionnelles fontaines à eau. Les étudiants prenaient un verre, buvaient une gorgée, jetaient l’eau puis le gobelet… ». Encore étudiante, elle conçoit son projet : une machine avec des verres réutilisables. La fabrication de la fontaine à eau a débuté, et dès cette année, la SNCF et la région Auvergne-Rhône-Alpes notamment en seront équipées. Les entreprises pourront louer la machine entre 250 et 450 euros par mois. Quant aux utilisateurs, ils introduisent 1 euro de caution et reçoivent un verre propre qu’ils remplissent d’eau chaude ou froide. Ils le restituent - le verre est lavé sur place par la machine – et récupèrent leur caution. CleanCup a, en plus de son ambition environnementale, un impact économique positif : toutes les pièces sont fabriquées en France. Alors que les gobelets en plastique jetables seront interdits en France en 2020, sa solution devrait vite rencontrer le succès. La jeune startupeuse ne cache d’ailleurs pas son ambition : « devenir leader en Europe d’ici 2, 3 ans ! »

Cy-clope, pour que les mégots ne partent plus en fumée !

Il suffit de baisser la tête pour comprendre le coût écologique des cigarettes. En France, 70 milliards de mégots sont produits chaque année, « dont à peine la moitié finissent dans un cendrier », déplore Antoine di Tommaso. Le jeune entrepreneur a donc conçu des « cy-clopeurs », fabriqués dans le nord de la France, pour les collecter. « Nous proposons aux entreprises un mobilier urbain esthétique, afin que les fumeurs prennent le réflexe d’y jeter leurs cigarettes. Nous faisons également de la sensibilisation sur la santé ainsi que sur l’impact écologique des cigarettes ». Pour rappel, un seul mégot pollue jusqu’à 500 litres d’eau et met plus de 10 années à disparaître… Contre un forfait mensuel de 75 euros par mois, l’entreprise se charge de vider les 10 000 mégots que peuvent contenir les cy-clopeurs. Ces déchets sont envoyés à une usine de traitement située à Mende (Lozère) où ils sont transformés : les filtres deviennent du plastique et les cendres, tabac et papier finissent en compost ! « Tout se collecte, tout se transforme ! », résume Antoine di Tommaso. Entreprises du Cac 40, hôtel de Matignon, hôpitaux, PME… Et le marché devrait encore se développer alors que le gouvernement a annoncé en avril 2018, via son « plan antidéchets et antigaspillage », le déploiement d’une filière de recyclage de cigarettes.

Eléa & Cybèle, la mode chic et éthique

La mode est deuxième sur le podium des activités les plus polluantes, juste derrière l’industrie pétrolière. Glam’ ! En France, elle représente 700 000 tonnes de déchets, dont à peine ¼ seraient recyclés. « A cela s’ajoute les conditions de fabrication des vêtements. Surconsommés en occident, ils sont produits dans des ateliers aux conditions douteuses à l’autre bout du monde », rappelle Edwige Tuarze, fondatrice de Eléa & Cybèle. Héroïne d’un roman de Barjavel pour la première, déesse phrygienne de la nature pour l’autre, toutes deux résument l’ambition de la marque : reconnecter mode et environnement. L’entrepreneuse récupère donc les textiles et leur redonne vie à travers ses collections. C’est l’upcycling, soit l’art de recycler des produits d’invendus de maisons de luxe ou de chutes. La créatrice utilise également des tissus végétaux biodégradables pour concevoir ses collections. Pour une mode davantage éthique, Edwige Tuarze se tourne principalement vers des fournisseurs français. Et question prix ? « Le slow fashion c’est accepter d’avoir des pièces plus chères que le prêt-à-porter, mais qui dureront également plus longtemps. C’est la qualité dans la durée », conclut la startupeuse.

• PAROLES DE CADRES - Le management selon trois startupers
• PAROLES DE CADRES - Leur pire erreur de management
• PAROLES DE CADRES - Leurs conseils pour bien réseauter
• PAROLES DE CADRES - Ils racontent leurs premiers jours comme manager