Le modèle de la double boucle, ou comment tirer leçon de ses erreurs

"Le modèle de la double boucle est la capacité à réfléchir sur ses propres agissements et à en tirer des leçons", peut-on lire dans Le livre des décisions. Dit comme cela, les choses semblent simples "et pourtant c'est impossible. Ou presque", selon les auteurs de cet ouvrage, Mikael Krogerus et Roman Tschäppeler. Soyons plus précis : la théorie de la double boucle est une technique pour prendre de la distance ou en tout cas pour observer les choses avec distance.

Questionner ce que l'on fait

Comment mettre en place la double boucle ? Il n'existe pas de méthode à proprement parler. Si "un observateur voit les choses telles qu'elles se présentent à lui (...) l’observateur de deuxième ordre, en revanche, ramène ce que l'observateur de premier ordre voit à la manière dont cet observateur de premier ordre voit les choses". C'est regarder comment autrui observe les choses pour lui faire remarquer qu'il est possible de les voir d'une autre manière, d'un autre point de vue.

Un regard extérieur ou décalé qui ne doit pas être vu comme le seul à détenir la vérité. En effet, si l'observateur de premier ordre a mis en place des choses qui fonctionnent il n'y aucune raison de les modifier. Mais parfois, la simple boucle aboutit à de mauvaises pratiques, "c'est à dire que la même erreur se reproduit ou alors qu'un problème est écarté sans que l'on ait compris pourquoi il était apparu". La double boucle permettra alors de questionner ce qui a été mis en place et d'essayer de modifier les schémas auxquels on obéit. Ce n'est pas un simple changement de comportement mais une interrogation sur les raisons qui ont poussé à agir de la sorte.

Mais pour que la double boucle agisse, le "vrai changement n'est possible que si nous révisons nos motivations, nos raisons et nos valeurs plus profondes". A méditer.