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L'expérience de Asch, quand la pensée unique envahit l'entreprise

Par Guirec Gombert • Publié le • Modifié le

Plutôt que de libérer la parole et les idées, le travail de groupe peut, parfois, transformer les individus en moutons...

Se remuer les méninges ! Quand on est en mal d'inspiration, il est tentant d'organiser des séances de brainstorming et résoudre, collectivement, ses problèmes de créativité. En groupe, il paraît évident que de nombreux points de vue vont s'exprimer. Et spontanément, on se dit que l'effet nombre limitera les dérives autoritaires, en confrontant les opinions de tous. Voilà pour la théorie. En pratique, le travail de groupe se révèle souvent contre-productif.

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L'expérience de Solomon Asch, un psychologue américain, a prouvé depuis longtemps le pouvoir du conformisme au sein du groupe. Publiée en 1951, son étude a été menée auprès d'un groupe d'étudiants, âgés de 17 à 25 ans. Tous les participants étaient complices de l'expérimentateur, sauf un. Ils devaient répondre à une question simple : trouver sur un dessin, les deux lignes droites de même longueur. Interrogés séparément, tous les sujets ont fourni la bonne réponse. Réunis dans une même pièce, on leur demanda à nouveau de juger la longueur de ces lignes. L'expérimentateur avait demandé à ses complices de fournir la même fausse réponse. Le sujet "naïf" répondait en avant-dernier. Vous l'aurez compris, le sujet naïf s'est de nombreuses fois conformé aux mauvaises réponses des complices du chercheur. Dans les faits, 5 % des sujets se conforment absolument aux résultats des autres, 25 % se tiennent à ce qu'ils pensent juste et contredisent les autres participants. Le reste, 70 % des sujets, se conforme plus ou moins aux réponses des autres...

Le chercheur les a interrogés à l'issue de l'expérience. Pour justifier leurs réponses, les cobayes ont répondu un manque de confiance en soi, l'envie de rentrer dans la norme, une certaine incompréhension de l'exercice et même une "mauvaise vue"... Tout pour se dédouaner de leurs décisions. Quant aux 25 % qui ont résisté à la pression du groupe, ils ont dû lutter entre leur sentiment et les réponses des autres.

Pour les 75 autres pourcents, Asch estime qu'ils sont soit victimes d'une "distorsion de la perception" (ils pensaient vraiment se tromper), soit d'une "distorsion de jugement" (si tous les autres donnent la même réponse, c'est que j'ai tort) ou encore d'une "distorsion de l'action" (fournir une mauvaise réponse pour ne pas être exclu du groupe).

Limiter l'effet Asch

Asch a poursuivi des années plus tard ses recherches. Il a alors constaté que le taux de mauvaises réponses chutait lorsque le nombre de participants était plus réduit (3 à 4 sujets contre 7 lors des premières expériences). De même, si un deuxième cobaye participe à l'expérience, et qu'il peut lui aussi donner la bonne réponse, le taux d'erreurs chute. D'autres facteurs de conformisme ont été mis en avant. Le psychologue Richard S. Crutchfield (1955) a, lui, "constaté que lorsque les sujets étaient face à des stimuli ambigus, cela augmentait leur taux de conformisme. En effet, lorsqu'ils pensent qu'ils ne sont pas compétents, les sujets ont moins tendance à affronter la majorité", peut-on lire sur Wikipédia.

Difficile de lutter contre le conformisme. Encore plus quand on a face à soi une personnalité charismatique, ou encore une "grande gueule" qui domine le débat. Les managers qui animent des réunions doivent déjà commencer par réduire le nombre de participants. Il faut ensuite chercher à s'entourer de personnalités différentes et mettre en avant les plus timides, celles qui auraient le plus spontanément tendance à suivre la masse. Lors d'un tour de table, ces personnes doivent prendre la parole en premier. Rien ne dit qu'elles ne se conformeront pas ensuite au groupe, mais au moins elles auront exprimé leur point de vue, sans influence. Travailler avec des post-it pour partager des idées anonymement est une autre option pour voir tous les points de vue exprimés...

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