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L'hyperconnexion nous rend-elle vraiment abrutis ?

Par Guirec Gombert • Publié le

Spontanément, on serait tenté de dire oui mais une nouvelle étude remet en cause le rôle des réseaux sociaux et de l'hyperconnexion sur notre santé mentale.

L'hyperconnexion nous rend-elle vraiment abrutis ?

Faut-il couper l'accès aux serveurs aux salariés en dehors des heures de travail ? Le droit à la déconnexion, qui n'a rien de contraignant, rappelle aux entreprises l'importance de réguler "l'utilisation des outils numériques, en vue d'assurer le respect des temps de repos et de congés ainsi que de la vie personnelle et familiale". En Allemagne, bien que les élus n'aient pas légiféré, certaines entreprises, notamment Volkswagen, ont décidé de tout couper le soir et de rendre accessible les boîtes mails seulement 30mn avant le début de la journée et 30mn après.

Une bonne idée ? Pas forcément, explique Laure Closier dans sa rubrique Happy boulot, diffusée sur BFM. Citant une étude de la Computers Human Behavior, la journaliste explique que, finalement, interdire aux salariés d'accéder à leurs messageries est un facteur de stress supplémentaire pour eux. Le soir ils devront écrire à la va vite un email avant 19h et - si le dossier est urgent - le fait de ne pas pouvoir lire la réponse ne sera pas rassurant. "Ce type d'initiatives est contre-productif, soulignent les chercheurs britanniques. Pour certains salariés tout du moins, ceux qui présentent déjà un niveau élevé d’anxiété et de névrotisme pourraient en effet le subir comme un facteur aggravant de leur stress. En cause, la perte de contrôle face à l'accumulation des mails non traités".

Déconnecter pour être heureux au travail ?

Mais être connecté aux réseaux sociaux, à sa messagerie, répondre au téléphone et suivre les discussions dans l'open space seraient des comportements quotidiens addictifs et usants. "La science nous montre que notre cerveau a des ressources limitées et être hyperconnecté ça va mettre ce cerveau en difficulté, il va essayer d'aller au delà de ses ressources, il va dépenser plus d'énergie. L'énergie qu'il va dépenser pour traiter cette hyperconnexion, c'est une énergie qu'il ne va pas pouvoir déployer ailleurs. Par exemple le soir en pratiquant ses hobbies, en ayant une activité familiale épanouie, le midi en se concentrant sur ses collègues ou ses amis", expliquait à France Info, Gaétan de Lavilléon, cofondateur du cabinet de conseil aux entreprises Cog'X. Pour lui, l'hyperconnexion limite tout simplement notre capacité au bonheur.

Faut-il vraiment s'inquiéter de notre rapport aux écrans ? Une nouvelle étude, également publiée dans la revue Computers in Human Behavior, a suivi 500 jeunes pendant huit ans, entre 13 et 20 ans, pour chercher à établir s'il y avait un lien de causalité entre fréquentation des réseaux sociaux et augmentation des symptômes dépressifs et anxieux. Surprise : il n'existerait aucun lien entre le temps passé sur les écrans et la santé mentale. Pour les chercheurs, cette idée est avant tout une "panique morale". D'autres scientifiques qui se sont penché sur la question ont, eux-aussi, conclu que les réseaux sociaux n'avaient pas d'incidence sur le bien-être mental des adolescents, du mois que cela ne surpassait pas celui d'une alimentation riche en pommes de terre...

Notre cerveau a donc toutes les clés pour se prémunir d'une intoxication aux écrans et ce n'est pas en interdisant aux salariés l'accès à Facebook et consort que leur bien-être augmentera. Mais cela ne l'est rend certainement pas plus heureux pour autant. Le nombre de salariés convaincus d'exercer un "job à la con", assis derrière leur ordinateur 8h par jour, qui rêvent de réaliser un travail davantage manuel, ayant du "sens", n'est pas une "panique morale" mais un véritable cri du coeur.

(Getty images / bymuratdeniz)

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