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Pourquoi l'intérim a de plus en plus la cote auprès des cadres

Par Guirec Gombert | Publié le 20/01/2017

Quasi inexistant dans les années 90, l'intérim des cadres concerne désormais 45 000 personnes chaque année. Si c'est souvent par nécessité, de plus en plus de cadres font le choix de l'intérim. Qui sont-ils ? Pourquoi l'intérim ? Combien gagnent-ils ? Et si l'on veut faire carrière... ? Vos questions, nos réponses !

L'intérim des cadres en chiffres 

• 10%. C'est la progression de l'intérim cadre au cours des 9 premiers mois  de 2016.
• 45 000 cadres travaillent en intérim chaque année, un nombre multiplié par 7 entre 1997 et 2006.
• 11 000. Les cadres en intérim représentent 11 000 équivalents temps-plein.
• 51,5% des cadres intérimaires sont des hommes et 48,5% des femmes.
• 47,2% sont cadres administratifs et commerciaux, 37,2% sont ingénieurs et cadres techniques, 15,6% appartiennent à la catégorie "cadres et professions intellectuelles".
• 18% des missions durent plus d'un mois, 18%, également, moins d'un mois...

L'intérim, de plus en plus choisie, de moins en moins subie

En 30 ans, l'intérim a profondément évolué. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, les trois secteurs qui sont les plus représentés sont l'ingénierie, les commerciaux et les fonctions de la banque finance. Et avec les ouvriers, c'est l'intérim des cadres qui a la plus progressé en 2016. Même si le nombre de cadres intérimaires reste limité, ils sont 1,9% contre 36,7% d'ouvriers non-qualifiés (données 2014); l'intérim n'est plus limité aux cols bleus. Certaines fonctions, comme les managers de transition, sont occupées essentiellement par des seniors. C'est d'abord une façon pour ces derniers de rester en emploi, mais les rémunérations pouvant aller au-delà de 100 000 euros annuels et l'intérêt des missions font évoluer leur opinion. La mission des ces managers est de répondre à une crise ou à une montée en charge des besoins de l'entreprise par exemple. La diversité des missions leur permet de continuer à gonfler leur CV et d'éviter la routine des fins de carrière.

L'intérim des seniors est aussi celle qui progresse le plus : entre 1995 et 2013, son nombre a augmenté deux fois plus vite que l'ensemble des intérimaires. Au 3ème trimestre 2014 par exemple, ils représentaient 55 000 salariés équivalent temps plein, soit 5% de plus qu’à la même période un an auparavant.

L'intérim répond aux nouvelles aspirations des cadres 

Mais de plus en plus de trentenaires et quadras font également le choix de l'intérim. Depuis 2006, le nombre de cadres intérimaires reste à peu près constant, autour des 45 000. La reprise actuelle de l'emploi cadres, et leur situation de quasi emploi, n'a pas joué sur ce contingent, preuve que ceux qui y ont goûté décident de rester en intérim. D'ailleurs, l'Apec et Prism'emploi, l’organisation des professionnels du recrutement et de l’intérim, ont signé fin décembre dernier une convention nationale visant à fluidifier davantage le marché de l’emploi des cadres. Selon le Délégué général de Prism'emploi, "accompagner les cadres qui sont de plus en plus nombreux à choisir le travail temporaire constitue un enjeu important pour les agences d’emploi. Elles répondent ainsi à de nouvelles aspirations des actifs qui gèrent davantage leur carrière en mode projet". 

Du provisoire qui dure...

Bien sûr un contrat en CDI apporte plus de garantie. Mais entre le nouveau dispositif de CDI intérimaires et la durée des missions des cadres  (de 3 à 18 mois en moyenne), la tentation de faire durer le provisoire s'explique. Parce que c'est un bon moyen d'éviter un trou dans son CV et parce qu'une partie des cadres a la tentation de quitter l'entreprise dont ils jugent l'organisation de plus en plus obsolète, selon une étude réalisée pour Capgemini Consulting par Opinion Way. Parmi leurs frustrations, la volonté de faire davantage de télétravail, une hiérarchie jugée trop verticale ou encore l'incapacité d'accompagner la carrière des salariés. Des critiques évacuées en travaillant en intérim...

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