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Leadership charismatique : attention à ne pas confondre pouvoir et autorité !

Par Guirec Gombert | Publié le 24/01/2019 - Mis à jour le 18/03/2019

Le leadership est une notion de plus en plus valorisée en entreprise. Les personnalités charismatiques auraient une aura stimulante et fédératrice. Mais faut-il vraiment les suivre ?

Leadership charismatique : attention à ne pas confondre pouvoir et autorité !

Avant de vous révéler comment devenir un leader charismatique, une définition s'impose. Ou plutôt deux, voire trois... D'abord celle de leader, soit une "personne qui, à l'intérieur d'un groupe, prend la plupart des initiatives, mène les autres membres du groupe". Puis celle de charisme, à savoir cette "influence sur les foules (par) une personnalité dotée d'un prestige et d'un pouvoir de séduction".

Et maintenant ? Maintenant, il faut encore faire le lien entre ces deux notions. C'est le sociologue allemand Max Weber qui a parlé le premier de leadership charismatique, une autorité qui repose "sur la dévotion à la sainteté exceptionnelle, à l'héroïsme ou au tempérament exemplaire d'une personne individuelle, et des modèles ou de l'ordre découvert ou ordonné par lui". Le chef possède ainsi une aura spécifique, sacrée, presque magique.

> L'art de se rendre charmant

Compter sur un cercle de fidèles

Après les travaux de Max Weber, écrits dans une période trouble († 1920), les peuples ont conduit de nombreux dictateurs au pouvoir et le parallèle avec notre époque est évident : Erdogan en Turquie, Trump aux Etats-Unis, Orban en Hongrie. Et Macron, en France ? Dans une tribune publiée dans Le Monde, titrée Comment la perte de repères politiques fabrique des "leaders charismatiques" forts, quatre chercheurs et professeurs explique que sa présidence repose sur la personnalisation du pouvoir. Comme l'explique toujours Weber, si le chef charismatique surgit, c'est afin de réaliser un projet, une mission. Pour cela, il peut compter sur un cercle de fidèles se soumettant à sa volonté. Au chef, ils attribuent en effet de nombreuses qualités parmi lesquelles les "révélations", les "gestes héroïques" ou encore le "charisme de la parole". Si les gens adhèrent au message du leader, c'est aussi (surtout ?) parce qu'ils ont envie (besoin ?) d'y croire.

> Comment devenir un leader et pas un "simple" chef ?

Pour de nombreux Américains, Donald Trump aurait volé l'élection d'Hillary Clinton. Mais une autre explication serait qu'elle n'a pas su parler aux électeurs et s'affranchir de son image de vieille louve de la politique. Certainement plus sérieuse que son adversaire - peut-être même plus intelligente - il lui a manqué l'adhésion du peuple. Le leader charismatique sait aussi jouer la carte de la disruption : plutôt que de reprendre les vieilles recettes, ils prétend être en rupture avec le vieux monde et saurait mieux que quiconque quelles sont les envies profondes de son public. Le leader charismatique apparaît quand les solutions traditionnelles semblent insuffisantes. Ce ne sont donc pas ses qualités intrinsèques qui font le leader charismatique mais la conviction que le groupe lui porte, attendant de ce dernier une sorte de miracle.

Le leader charismatique, la fin de l'entreprise ?

Quand un leader charismatique émerge, c'est que la situation est catastrophique. Si on fait le parallèle avec le monde de l'entreprise, l'apparition d'un chef signifierait qu'elle serait au bord de la faillite. Mais s'en remettre à un leader charismatique n'est pas une solution. Ces personnalités ne cherchent pas à sauver à l'organisation mais à imposer leur pouvoir. Une notion contraire à l'autorité qui est, elle, rationnellement imposée.

> "Il faut en finir avec le jeu au travail et permettre aux managers d'imposer leur autorité"

S'en remettre à un leader charismatique, c'est faire preuve de naïveté et cela amène à courber l'échine inutilement. Les entreprises ne doivent pas compter sur ces dirigeants incontrôlables mais au contraire se reposer sur des managers rationnels, capables de fédérer pour leur expertise et leurs idées. Mais il faudra encore se méfier de ses propres jugements de valeur. L'homme a en effet tendance à faire davantage confiance à certains traits physiques : un visage poupon est perçu comme plus honnête et digne de confiance mais moins astucieux qu'un visage "mature" auquel on attribue crédibilité et expertise. Bref, ne pas oublier que le diable s'habille parfois en Prada...

> Faut-il montrer les muscles pour être un bon manager ?

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