Management : quelles leçons retenir de Bernie Sanders ?

Dégarni, âgé – il a 74 ans – des lunettes de professeur sage, Bernie Sanders n’a pas le look des présidentiables américains. Aujourd’hui, il est pourtant la révélation des dernières primaires américaines. Les femmes notamment raffolent de lui. Sa dernière « conquête » : le mannequin Emily Ratajkowski. Le 9 février dernier, elle publiait sur Instagram une photo d’elle, le prénom Bernie inscrit sur son pull. Les stars donc, les jeunes et un électorat de plus en plus cosmopolite se sont entichés de Bernie Sanders, encore inconnu ou presque il y a quelques semaines. Comment expliquer un tel parcours ?

1. Il est droit dans ses bottes

Sa marque de fabrique : l’humilité et la constance. Depuis ses débuts en politique en 1971, Sanders a toujours défendu les mêmes lignes politiques. Étonnamment, sans que personne ne mise un dollar sur lui, il a réussi à prendre en 1981 la mairie de Burlington dans le Vermont. Et neuf ans plus tard d’être élu à la Chambre des représentants des États-Unis. Le 9 février, il battait Hillary Clinton à la primaire démocrate dans le New Hampshire. Sa politique : résolument socialiste. Un gros mot aux États-Unis et pourtant…

Que retenir ? Si vous avez une vision, un but, il n’est pas nécessaire d’aller dans le sens du vent pour y parvenir. Au contraire, imposez doucement, tranquillement, à votre rythme votre vision. Les autres viendront à vous quand ils comprendront que ce que vous faites est payant. Exactement ce qu’a fait Sanders comme maire. Raillé pour sa prétendue incompétence, ses réussites locales ont démontré sa capacité à gérer et fédérer autour de lui. Patiemment… Demain, il pourrait conduire la première puissance du monde.

2. Il est « authentique »

En politique, chacun affirme son caractère et son authenticité. Mais rares sont ceux qui parviennent à le faire croire. Bernie Sanders si. Pourquoi ? Parce qu’il s’est toujours battu pour ce qu’il jugeait juste. Droits civils, droits des LGBT, proposition de loi pour un salaire minimum, contre l’invasion en Irak dès le début, porte-voix des écologistes… Aux États-Unis, il a défendu souvent le premier des causes peu consensuelles.

Que retenir ? Tout comme il est « droit dans les bottes », Bernie Sanders se moque de savoir si ce qu’il pense et dit plaira aux sondeurs persuadés de faire l’élection. Il dit et fait ce qui lui semble bon sans prêter plus d’importance aux conséquences sur sa carrière politique. Et son authenticité plaît. Il n’est pas nécessaire de vouloir plaire à tout le monde pour réussir si les idées sont bonnes et trouvent leur public.

3. Il sait communiquer

Pro de Twitter, Facebook et même Reddit, Bernie Sanders et son équipe de campagne a su utiliser les réseaux sociaux comme peu de candidats avant lui. Quand on a moins d’argent que ses concurrents, il faut être plus malin. Avant chaque événement, son équipe communiquait très clairement le lieu, la date, l’heure des meetings. Mieux, une équipe de bénévoles relaie en permanence ses messages sur les réseaux sociaux et propose de former les personnes convaincues par Sanders de mieux utiliser ensuite ces mêmes outils. Du bouche-à-oreille 2.O serait-on tenté d’écrire. Une méthode payante en tout cas. Lors de ses campagnes il a su galvaniser une foule de plus en plus nombreuse.

Que retenir ? Pour se faire entendre, il faut savoir communiquer. Sanders est un pro à ce jeu. Plutôt que de relayer des platitudes, Bernie Sanders a publié en même temps qu’il annonçait sa candidature son « Agenda pour l’Amérique : 12 pas en avant ». Quand d’autres feignent de réfléchir sur la position à adopter sur certaines questions, il est au contraire toujours très clair et sûr de lui. Une confiance et une vision rassurante.