Tabac, alcool, stupéfiants : et si les managers aidaient leurs collaborateurs à arrêter ?

Un Français sur trois serait concerné par des consommations addictives (tabac, alcool et drogues illégales). Pour réduire ces consommations à risque, France Stratégie estime que les entreprises ont leur rôle à jouer. Pourquoi ? D'une part, parmi les 20 millions de consommateurs, nombreux mettent leur santé en danger au travail. Or les entreprises ont précisément l'obligation d'assurer la santé au travail et la sécurité de leurs salariés.

De plus, c'est désormais bien connu, un salarié en bonne santé est aussi un salarié plus performant. "Enfin, parce que 36% des fumeurs, 9% des consommateurs d'alcool et 13% des usagers de cannabis font un lien entre les difficultés rencontrées quotidiennement dans le monde professionnel (stress, exigences liées aux postes, rythmes de travail etc.) avec la prise de substances", explique Le Figaro. Et on ne parle pas uniquement de la caricature du publicitaire puisant l'inspiration dans la cocaïne. Les secteurs les plus concernés sont en effet la construction, l'hébergement, la restauration, les arts, spectacle et services récréatifs.

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Sensibilisation des managers

En 2017, ArcelorMittal prenait la mesure du problème suite à un accident de travail mortel d'un salarié sous l'emprise de la boisson. Depuis, les managers et leurs équipes ont été sensibilisés à ces risques. Sans tabou. Le but est de responsabiliser les salariés, les aider à prendre conscience qu'ils ont un problème d'addiction et les encourager à arrêter. En effet, l'addiction est souvent un moyen d'éviter une forme souffrance et/ou une recherche de plaisir.

Si les entreprises ont longtemps préféré jouer la sourde oreille, estimant que ces problèmes d'addiction étaient du ressort du personnel, France Stratégie leur demande aujourd'hui d'agir. D'autant qu'elles ont parfois facilité - sans que ce soit volontaire - ces comportements en facilitant les consommations excessives. Les entreprises ont cependant de nombreux moyens d'agir. Comme l'indique Le Figaro, EDF a par exemple mis à disposition des managers et des salariés des guides visant à donner des conseils pour prévenir ces pratiques et détecter les collaborateurs ayant besoin d'aide. La Fondation BTP a également développé un serious game alertant les apprentis des dangers d'une prise excessive d'alcool et de drogues.

Au point de vue organisationnel, il est possible de jouer sur le règlement intérieur : en limitant ou interdisant les événements avec des boissons alcoolisés. De même, les cadres devront s'interroger sur le management par l'apéro...

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Les managers seront aussi incités à parler à leurs collaborateurs et à les recadrer en cas de transgressions répétées. En 2012, Les Editions Tissot publiait un livre blanc pour aider les managers à faire face à de telles situations. Parmi les conseils évoqués : le fait d'échanger avec le médecin du travail, le psychologue de l'entreprise, de collecter les preuves qu'une personne a consommé une substance sur son lieu de travail, "pas pour la coincer mais pour argumenter sur des faits plutôt que des suppositions".

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